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Actualités > Esplanade : 20 platanes sur les 156 présents vont devoir être abattus pour des raisons de sécuritéEsplanade : 20 platanes sur les 156 présents vont devoir être abattus pour des raisons de sécurité
Dans ce cadre, la Métropole a mandaté un expert arboriste afin de caractériser l’état sanitaire et mécanique de l’ensemble des alignements de platanes de l'Esplanade. Si la présence du chancre coloré n’a pas été détectée, les résultats de cette expertise ont malheureusement mis en évidence la dangerosité de 20 platanes sur les 156 présents.
C'est pourquoi, pour des raisons de sécurité majeures, une procédure d'urgence d'abattage de ces 20 arbres est engagée. Elle a été présentée ce jour sur l'Esplanade par Stéphane JOUAULT, Adjoint au Maire de Montpellier et Délégué à la Nature en ville et à la Biodiversité et Laurent NISON, Adjoint au Maire de Montpellier et Délégué aux Grands travaux, embellissement de la ville et du cadre de vie, coordination des travaux, en présence des services gestionnaires du patrimoine arboré de la Ville de Montpellier, de l'équipe de maîtrise d'œuvre en charge de la conception du projet Comédie Esplanade et des experts, arboristes et écologues, qui interviennent en accompagnement du projet.
Présentation ce jour sur l'Esplanade par Stéphane de la procédure d'urgence d'abattage de 20 platanes. Crédit : F. Damerdji, Ville et Métropole de Montpellier.
Les causes de la fragilité de ces arbres
L'expertise réalisée concernant l’état sanitaire et mécanique des arbres a ainsi montré la grande fragilité de 20 platanes attaqués par divers champignons et dont la base du tronc présente des cavités très importantes. La cause exacte de ces fragilités n’est pas connue à ce stade ; cette situation pouvant être le résultat d’une lente dégradation sur plusieurs décennies. La majorité d’entre eux se situe à proximité du Corum.
Abattage prévu au mois de mars et première replantation d'arbres à l'automne
L'abattage de ces 20 arbres interviendra dans la semaine du 13 au 17 mars afin de s’inscrire dans une période de moindre impact sur la biodiversité en place ; c’est-à-dire en-dehors des périodes d'hibernation des chauves-souris et de nidification des oiseaux.
Un écologue sera présent pendant l‘opération et l’abattage se fera par démontage afin de vérifier l’absence de faune dans chaque billon de bois. En cas de suspicion de présence, les billons seront laissés sur place pendant 24h pour permettre aux animaux éventuellement présents d’en sortir avant leur évacuation.
Chaque arbre fera l’objet d’une replantation en lieu et place selon un calendrier respectant les saisons propices aux plantations (automne - hiver) et en cohérence avec le déroulement des travaux de réaménagement des allées de l’Esplanade sur 2023 et 2024. L’objectif sera d’optimiser les conditions de réussite de ces replantations en offrant à ces nouveaux arbres des sols améliorés et un environnement adapté.
Calendrier
La procédure d'urgence engagée, au regard de la dangerosité des 20 platanes, a donné lieu à divers échanges avec les services de l’Etat compétents.
Les experts qui composent le Comité Arbres de la Ville de Montpellier ont également été consultés au préalable et ont validé la procédure d'urgence ainsi que les modalités d'intervention.
En parallèle, un écologue spécialisé a été mandaté par la Métropole pour expertiser les enjeux écologiques des arbres concernés et déterminer les mesures d’accompagnement à mettre en œuvre pour veiller au respect de la biodiversité en place.
Plan de repérage des arbres selon leur état de santé. Crédit : Montpellier Méditerranée Métropole
Renouvellement et diversification harmonisée des essences
Ce nécessaire abattage entraîne ainsi une accélération du processus déjà à l’œuvre sur le territoire de renouvellement des arbres et de diversification des essences.
Sans compter les 8 ormes de la place de la Comédie, dont la plantation interviendra en novembre 2023, et les replantations à programmer à la suite de ces abattages en urgence, il est prévu par ailleurs, dans le cadre du projet d’embellissement du site, de planter 37 arbres supplémentaires sur l’Esplanade et le Jardin du Champs de Mars.
Les plantations prévues, notamment en complément des alignements de platanes existants, s’inscriront dans une stratégie de diversification des essences et d’adaptation au changement climatique.
Les essences replantées sur les alignements de l’Esplanade seront des feuillus caduques de haut développement, adaptés au climat et aux conditions de sol. Deux espèces de chêne (chêne chevelu et chêne liège de Chine) et deux espèces de micocoulier (micocoulier de Provence et micocoulier de Virginie) ont été retenues pour leur capacité à conserver une harmonie et une cohérence avec le port et la tonalité des platanes actuels.
Certains massifs végétaux seront également restructurés selon une palette végétale privilégiant des essences locales et méditerranéennes.
Essences retenues en remplacement des arbres abattus. Crédit : Montpellier Méditerranée Métropole.
Perspective illustrant l’ambiance recherchée pour les futures allées de l'Esplanade après les travaux d'embellissement et les replantations. À l’occasion de ce projet, près de 3 400 m² d’espaces aujourd’hui bitumés seront désimperméabilisés et végétalisés. Crédit : Agence Ter
En parallèle, de nombreuses replantations sont actuellement effectuées dans le quartier Centre, avec près d’une centaine d’arbres remplacés, tels qu'un micocoulier place Leroy-Beaulieu, un chêne liège de Chine au Plan Narcissa, un frêne à fleurs rue de la Palissade, un tilleul avenue du Professeur Grasset ou encore un chêne chevelu Avenue Chancel.
Plus largement, et en complément de la Charte de l’Arbre dont elle s’est dotée, la Ville de Montpellier s’engage à élaborer un schéma directeur de gestion de son patrimoine arboré afin d’anticiper au mieux ce type de situations.
Focus sur la méthode employée pour l’analyse de l’état mécanique des platanes
Après avoir identifié les défauts visuellement, l’expert a eu recours à un pénétromètre (RESISTOGRAPH PD500) pour évaluer la proportion de bois sain dans les parties altérées. Cet outil perfore le bois à l’aide d’une mèche de faible diamètre (2.5mm) et mesure la résistance du bois, sans nuire aux tissus vivants. Si la résistance baisse ou chute, alors on est en présence d’une zone de bois altérée ou d’une cavité. Selon le pourcentage de bois sain (résistant) par rapport au diamètre total, on en déduit des informations sur la tenue mécanique qui, combinées à d’autres critères (vitalité, perméabilité au vent, exposition aux vents dominants, etc.) permettent d’identifier un facteur de sécurité et donc une espérance de maintien.