Montpellier Métropole en Commun : traduction occitan



Les métiers d’autrefois

Ils ont été emportés, en même temps que les calèches, les vieux pavés ou l’éclairage au gaz. Les petits métiers des rues du Clapas enchantaient les rues, les faisaient résonner du sabot des chèvres, des ânes, de la pierre du rémouleur, de la sonnette de l’horloger. Les voilà miraculeusement retrouvés, grâce à la réédition, aux Éditions Jorn, de l’ouvrage publié en 1896 par Edouard Marsal : Dins las carrièiras dau Clapàs.

« Marginaux, ivrognes, simples d’esprit promènent leurs vies bégayantes au milieu des vendeurs de friandises, des marchands de tripes ou de salades sauvages. »

Vendeuse d’escargot, d’herbes, de bougies, de beignets… Rémouleurs, rétameurs, horlogers ambulants, porteurs de fagots… Lorsqu’à la fin du XIXe siècle, Edouard Marsal (1845-1929) publie dans les pages du journal Las Campanas de Magalouna, une série de petits portraits, illustrés par ses soins, et mettant en scène figures populaires et métiers de rues, il sait qu’il est le témoin d’un monde en train de disparaître.

L’accélération du monde marchand, l’arrivée du train, le règne de la vitesse, ont tracé de grandes lignes droites dans les rues de la ville. Délogeant au passage tout un petit peuple qui y subsistait d’aumônes et de métiers obscurs. Le crayon du chroniqueur et sa plume savoureuse se teintent alors d’une couleur un peu nostalgique. Parfois grave.

Parfums et cris de la rue

Derrière le pittoresque, Edouard Marsal n’oublie jamais la vie de labeur, de fatigue, de précarité. Et le Montpellier qu’il décrit, ainsi que le précise Jean-Claude Forêt, responsable aux éditions Jorn, est l’inverse d’une carte postale. De même que le dessinateur évite les grands monuments, il contourne les puissants et les bourgeois. Préférant se placer face aux rues délaissées et aux « gens de peu ».

Marginaux, ivrognes, simples d’esprit promènent leurs vies bégayantes au milieu des vendeurs de friandises, des marchands de tripes ou de salades sauvages. Ajoutant aux odeurs des rues sombres et des marchés, l’accent porté de leurs cris.

À l’exemple de Madame Cissé, vendeuse de mercerie et de rubans, qui parcourait les rues un panier posé sur son ventre et qui criait à la cantonade : « Tirez le bout ! Un sou la cane ! Tout le monde en aura, tout le monde en prendra ! ». Montpellier, que les habitants appelaient alors affectueusement « le clapas » résonnait aussi du sabot des chèvres et des ânesses dont on vendait le lait au porte à porte. En prenant soin de beurrer le fond de l’écuelle, pour éviter que le lait ne se mette à mousser.

Dans les rues du Clapas Dins las carrièiras dau Clapàs d’Edouard Marsal. Éditions Jorn – 20 euros. editions-jorn.com

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